
Cette année 2021 est celle des 50 ans de la Fédération Tamoule de la Réunion.
C’est l’occasion de revenir sur ses missions.
En ces temps d’incertitude sanitaire mondiale, une certaine lassitude se fait sentir entraînant un certain nombre d’interrogations et de fragilités psychologiques. Vers qui se tourner ?
Vers Kadavoul (Dieu), vers ses proches, vers sa famille, vers ses amis ?
Un peu des quatre nous direz-vous !
Depuis plus d’une année nous sommes enlisés dans des périodes inédites de confinement, de couvre-feu, de restrictions qui ; par la force des choses nous ont permis de faire notre propre introspection. Se questionner en ayant toujours conscience que sur le long chemin du Sanâthana Dharma, cette voie éternelle que tout chercheur spirituel parcourt en quête de jours meilleurs et de sérénité. Tout au long de l’année des marqueurs religieux peuvent non seulement nous permettre d’exprimer notre foi mais surtout de développer notre spiritualité lors des Tirou Vijâr, des Brahmôtsavam ou de grandes célébrations. Nous nous sommes montrés inventifs tout en étant respectueux des règles en vigueur, tout en préservant notre pratique cultuelle ancestrale. Certes nous n’avons pu organiser certaines tavam (pénitence ou austérité) mais le sacrifice de Soi s’est exprimé différemment lors de notre communion avec Dieu, avec l’Autre, avec Soi.
En ce mercredi 14 avril 2021 nous célébrons la nouvelle année PILAVA la 5122ème du nom dans cette ère du Kâliyougam : ère des conflits et de remises en cause, où la Nature nous rappelle que nous devons la respecter, la préserver car la vie est en Tout, tant au niveau minéral, animal qu’humain. Notre Dharma sur terre doit s’orienter de plus en plus vers le respect de l’environnement, de l’Autre, tout en nous consacrant à nos occupations quotidiennes. Restons vigilants et le travail sur soi est essentiel pour arriver à une transformation. Une réelle remise en cause dans ces moments introspectifs doit développer un processus intérieur profond nécessaire afin de brûler en nous la rancœur, la déception et la haine. Se restreindre aux seules tavam telles que les timidi ou Kâvadi ou encore nos ârtshanaï (offrande) et bali (sacrifice) sans une profonde recherche spirituelle, ne nous apaisera pas !
Aujourd’hui, la spiritualité est devenue accessible à tous ceux qui sont en quête de la vérité, et les lieux d’enseignement existent. Ne nous restreignons pas aux seuls outils modernes tels qu’Internet et autres médias sociaux car de tout temps la transmission humaine Gourou / élève se fait à condition de se donner les moyens. La parole de nos anciens, de nos professeurs de par leur expérience, leur savoir est souvent empreinte de sagesse, sachons aller puiser les enseignements utiles à notre vie terrestre.
Nous ne pouvons pas nous passer des outils modernes d’information, d’enseignement mais seule la bonne utilisation de ceux-ci, pourra contribuer à l’évolution de la pensée humaine. Toutefois soyons responsables et vigilants quant à la médiatisation négative et à la mauvaise utilisation des réseaux sociaux suscitant des polémiques autour de la richesse du patrimoine légué par nos ancêtres. Notre tradition millénaire est bien trop souvent souillée par des publications et des commentaires allant à l’encontre des valeurs véhiculées par notre culture hindoue. Cela est souvent le résultat d’un Ego surdimensionné et d’une méconnaissance des faits.
Chaque association doit se former et respecter les règles législatives inhérentes au cadre républicain, en offrant à tous les Bhaktans, les membres et autres publics des possibilités d’apprentissage, d’enseignement et de découverte de notre Sanâthana Dharma et de notre culture tamoule. Nos structures doivent être sources de paix et non de conflits humains souvent guidés par des égos démesurés. L’Hindouisme par essence prône le contrôle de cet égo qui nous permettra à travers l’écoute, l’analyse, l’humilité et la solidarité de franchir les obstacles de la vie.
Notre souhait le plus profond est d’amener les jeunes Réunionnais à s’ouvrir vers des puissances telles que l’Inde en renforçant leur apprentissage des langues comme le tamoul, l’hindi et l’anglais. Depuis la crise sanitaire nous mesurons encore plus les nombreux bienfaits des voyages. L’approche civilisationnelle de ce continent ne peut qu’être bénéfique tant au niveau touristique, éducationnel que des relations économiques. Nos ancêtres ont voyagé dans des conditions parfois inhumaines mais en posant les pieds sur ce sol, ils ont amenéleur savoir-faire, leur part d’Inde et au fil des décennies ont acquis de nouvelles connaissances qui font de nous ce que nous sommes aujourd’hui. À nous d’offrir aux générations futures les outils d’un pont non seulement mémoriel entre l’Inde et la Réunion mais également favoriser de fructueux échanges en termes de formation, d’emploi et de partenariats économiques.
De 1971 à 2021, voilà près de 50 ans que la Fédération Tamoule de la Réunion poursuit ses missions grâce à des femmes et à des hommes qui ont su protéger la richesse culturelle et cultuelle que nos parents, grands-parents et arrières grands-parents nous ont légué. Tout cela a été possible grâce au travail acharné et de longue haleine de toutes les associations de l’Est, du Nord, de l’Ouest et du Sud qui depuis des décennies perpétuent et transmettent notre philosophie.
Nous tenons à vous saluer et à vous remercier chaleureusement pour l’investissement et la volonté dont vous faites preuve. Sans être exhaustifs et grâce à vos combats, vos actions et votre détermination ; un certain nombre d’avancées sont à acter : le remplacement de la viande de boeuf dans les écoles et l’armée, l’obtention des visas de longue durée pour les officiants indiens (les gouroukkal), les ouvriers indiens (shilpis), l’accueil des premiers swami d’Ashram à la Réunion, la 1ère rénovation d’un kôyil selon l’architecture dravidienne, l’impression du 1er calendrier hindou en français (pandjângam), le 1er guide des prénoms tamouls en français, l’impulsion à la création du Consulat indien, l’impulsion à la création du 1er crématorium à Saint-Denis, la 1ère émission Radio sur le service public, la Journée à la Mémoire des engagés indiens, l’impulsion à la création de la 1ère ligne aérienne directe vers Chennaï, l’impulsion au classement des kôyils au patrimoine historique de la Réunion, à la création de Vanakkam Réunion TV , les actions humanitaires en faveur des victimes du Tsunami, des inondés, des réfugiés, la formation en peinture et arts indiens, la création de la mutuelle décès Vaïkoundam, le lancement de Vanakkam Réunion Radio.
D’autres combats sont menés tant au niveau de l’éducation, de l’enseignement de notre belle tradition, des jours fériés, de nos droits, de notre place au niveau économique, etc. Rien n’est acquis et toute chose étant perfectible nous pouvons et nous devons encore nous améliorer.
Cette pandémie nous offre une piste de réflexion quant au gaspillage mondial et nous a ouvert les yeux sur la façon dont nous utilisons nos ressources de manière non rationnelle et à mauvais escient qu’il s’agisse d’énergie, d’alimentation ou de ressources minérales. Souvenons-nous de la bouffée d’oxygène mondiale lors du confinement de l’année dernière. Il ne s’agit bien évidemment pas d’être rétrograde mais nous pouvons vivre en équilibrant et en répartissant intelligemment nos ressources et notre consommation dans les temples et chez nous. Cela nous poussera à protéger les autres et en protégeant l’être humain et son environnement c’est notre tradition que nous protégerons.
C’est en allant à la mer que le fleuve reste fidèle à sa source.
Au nom du conseil d’administration,
Bonne année à vous, à vos proches et que le meilleur vous accompagne.
Nandri,
Le Président
Jean Luc AMARAVADY
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La fédération Tamoule de la Réunion souhaite une bonne fête de l’indépendance de l’Inde
Compte tenu du contexte sanitaire actuel et afin d’être toujours plus proche de la communauté la Fédération à décidé de mettre en place un service